Nous voulions te dire….
Franck, tu nous a quitté si brutalement, si soudainement. Tu nous as laissé sonnés, et même si nos têtes avaient compris ce qu’il se passait, nos cœurs niaient la vérité jusqu’à ce que nous foulions à nouveau les tatamis du dojo. Là, la réalité s’est imposée, inéluctablement. Nous avions encore beaucoup de questions, de rires, de recherches à partager. Nous avions encore tant de choses à nous dire…
La ligue nous a proposé d’écrire un texte pour te rendre hommage. Nous avons accepté parce que c’était l’occasion, pour nous, à qui tu as transmis ta, tes passions, de te parler une dernière fois, de parler de toi à d’autres, qui ne te connaissent pas ou peu et garder vivant dans nos souvenirs, qui tu étais.
Tu étais d’abord, et avant tout, un homme de passions. Tout t’intéressait et avec ta mémoire d’éléphant, tu engrangeais des connaissances et poussais tes recherches dans l’art culinaire, la BD, le hard rock, et bien sûr l’Aïkido. Tu avais testé plusieurs écoles, tu restais curieux de l’évolution des différents courants de cet univers. Tu étais intarissable sur le sujet. Comme le dit Christophe, notre secrétaire : « A chaque fin de cours, le soir, nous finissions tous les deux sur le parking, qu’importe le temps. Nous refaisions le monde, nous parlions de tout, de rien, de livres, d’organiser une soirée « jeu de rôle ». Nous étions comme deux ados autorisés à rentrer tard le soir. »
Il n’était pas nécessaire de te connaître depuis longtemps pour s’attacher à ta personnalité.
André : Je ne connaissais pas beaucoup Franck mais pourtant il m’a marqué, par sa simplicité, sa bonhomie, son humour, d’ailleurs est ce que ce sont ces qualités bien évidentes qui font qu’un être nous touche, ou autre chose de bien plus indéfinissable ? Je pencherais vers la seconde option.
Tu étais également excessivement drôle, toujours prêt à placer un jeu de mot, une blague voir même, et c’était ton petit côté « gossip », un petit ragot amusant et tu maniais l’auto-dérision avec délectation, tu ne te prenais jamais trop au sérieux…
Arthur (9 ans) : Mon meilleur souvenir est le premier jour où je t’ai rencontré, Franck. J’avais mal compris ton prénom. J’ai dit « quoi ? Tu t’appelles Germaine ???? Nous avons rit et ton surnom est resté. Tu étais gentil, drôle, attentionné. Tu me conseillais des livres et des mangas. Tu étais un ami pour moi.
Éléonore (7 ans) : Franck, tu étais beau ! Tu me demandais toujours comment j’allais, tu me faisais des blagues, tu me faisais rire, je t’aimais beaucoup.
Christophe : Un peu taquin avec un vrai caractère de Sagittaire au grand cœur et …Combatif. Je te disais souvent « tout doux Franck », référence à la réplique des rhinos dans » l’âge de glace », le rhino ton ancien surnom d’aïkidoka.
Ton humour de brèves de comptoir, Devos ton maître ès- humour … Je te voyais arriver avec ta tête d’ « innocent » pour sortir une connerie, et repartir aussi sec, tout content.
Tu me fais toujours rire et pour longtemps encore…
Et puis, il y avait aussi ta gentillesse, ta capacité d’empathie, voire de sympathie. Tu aimais les humains. Tu les acceptais comme ils étaient, enfants, adultes, équilibrés ou tout cassés. Tu communiquais avec chacun, tu t’adaptais, tu écoutais, et tu savais donner juste ce dont l’autre avait besoin. Sans jamais imposer, avec patience, tu proposais des pistes de réflexion, de recherche.
Gwenn : Merci d’avoir guidé mes gestes et mes pas dans ma rééducation du corps vers son nouvel état : J’avais des vertiges et voulais apprendre à « tomber » ! Tu m’as accueillie telle que je suis et avec « PATIENCE et humilité », tu m’as réparée et transmis, pour la vie, les clés de l’art de danser.
Sophie : Apprivoiser prend du temps… Et ce dont je suis absolument sûre, c’est qu’après une longue errance en Aïkido, je me suis retrouvée, sans mysticisme aucun, un maître…
Voilà, Franck, ce que nous voulions te dire. Tu nous as légué un Aïkido léger, mobile, ouvert, respectueux, efficace et surtout, une manière d’être au monde sur et hors des tatamis.
Je laisserai les derniers mots à Gwenn :
« Tu es le maître alchimiste du beau, du bon et du vaillant, par qui la haine, la guerre, les combats sont transmutés en amour, en paix et en joie. Merci de nous faire « rire aux éclats », oh oui ! Merci infiniment de nous avoir transmis ces clés, ces lois ; nous sommes des petits padawans, fruits de tous tes enseignements. J’espère en être l’humble gardienne dans ce monde de vivants. »
Kenavo Franck !

